Bien démarrer le mentorat

Quelle est ton utilité en tant que mentor ?

Selon les périodes de notre vie, nous pouvons tou·tes alterner entre être un·e mentor pour quelqu’un, ou être accompagné·e par un·e mentor. Cet accompagnement, qui relève avant tout d’une rencontre humaine, est par essence différent d’une personne à l’autre. Son effet peut être multiple, difficilement observable tout de suite, peu mesurable, mais il existe. Regardons cela ensemble.

Les spécificités du mentorat

 

Le mentorat, une relation de partage 🧑‍🤝‍🧑

En tant que mentor, tu es une tierce personne. Pas un parent, pas un·e professeur·e, mais pour autant pas un·e ami·e. Un·e nouvel·e adulte en qui la·le jeune va progressivement prendre confiance, avec le temps. Un·e jeune adulte, qui peut porter un regard différent sur lui·elle.
Par le partage de ton propre parcours, de qui tu es, la·le jeune peut indirectement comprendre que chaque chemin est personnel. Mais également qu’avoir des doutes, des appréhensions, des difficultés ; aussi bien que des petites “victoires”, des progressions, et des qualités, est courant, commun à tout le monde.
 

En adoptant une juste posture, celle du “faire avec la·le jeune (et non à sa place ou sans la·le concerter), cela l’aide à gagner en autonomie et à prendre part à ce qu’elle·il fait (mentorat, scolarité, etc). 

 

L’effet n’est pas toujours là où on l’attend

On t’invite à réfléchir aux petits événements, aux rencontres (parfois de quelques minutes) qui ont pu avoir un effet dans ton parcours. Cela peut être une lecture, une discussion avec une personne croisée à un événement, un film qui t’a touché… Souvent, ce sont ces petites choses d’apparence anodine, qui nous interpellent sans qu’on en connaisse forcément la raison.

Si aujourd’hui tu te questionnes sur l’utilité de ton action, c’est peut-être que cela n’est pas évident pour toi, comme ce film qui t’a plus touché·e qu’un·e autre. 

Or, l’effet du mentorat peut être :

  • Subtil ; tu n’es pas la seule personne à être auprès de la·du jeune, il est donc peu probable d’observer un changement radical.
  • Visible plus ou moins rapidement ; il faut du temps pour faire évoluer les choses, parfois l’impact sera observable dans l’année, parfois plusieurs années plus tard.
  • Se situer sur d’autres aspects que ceux auxquels tu penses ; ça ne s'observe pas forcément sur les résultats scolaires, il peut s’agir d’une meilleure confiance en soi, d’un comportement différent avec les autres jeunes, par exemple.
  • Plus facilement visible par une personne extérieure ; tu vois la·le jeune régulièrement et dans le même contexte, l’effet sera parfois visible dans un autre environnement (en classe par exemple) ou à d’autres moments (dans un temps de jeux entre frères et sœurs).

Souvent, tu as des attentes en commençant l’accompagnement. Être confronté·e à une réalité différente peut donc être déstabilisant.

Pour approfondir, n’hésite pas à regarder cette vidéo 👉

Pour quel(s) besoin(s) d’un·e jeune peut-on solliciter un·e mentor Afev ?

Les jeunes sont orientés à l’Afev pour différentes raisons. Selon le ou les besoin(s) identifié(s), ton accompagnement et l’effet de celui-ci sera différent. Petit tour d’horizon, non exhaustif.

  • Méthodologie - organisation : Savoir organiser son agenda, préparer son sac de classe sans oublier d’affaires, faire un exercice de manière structurée, sont des comportements que la·le jeune peut acquérir grâce à ta présence
  • Projet d’orientation : En tant que mentor, tu peux l’aider à se questionner sur ses envies, à découvrir des domaines d’activité ou l’Enseignement Supérieur, à rédiger une lettre de motivation, entre autres
  • Mobilité / Ouverture : Au cours du mentorat, la·le jeune peut découvrir des lieux de son quartier ou de sa ville auxquels elle·il n’avait jamais été, apprendre à prendre les transports en commun, assister à un spectacle, des lieux ou des évènements qui lui sont devenus plus familiers par ta présence
  • Épanouissement et attitude : Depuis que tu l’accompagnes, il est possible que la·le jeune ait plus confiance en elle·lui (elle·il ose prendre la parole en classe) ; qu’elle·il se concentre plus facilement ou bien qu’elle·il aille plus vers les jeunes de son âge. Ces changements que tu ne perçois pas forcément quand tu es seul·e avec elle·lui
  • Acquisition de la langue : L’acquisition de la langue, c’est aussi son usage dans le quotidien ou d’une  de manière différente. Par exemple lorsque tu discutes avec elle·lui et que tu  prononces des mots qu’elle·il ne connaissait pas (vocabulaire supplémentaire), ou lorsque vous aimez lire ensemble des histoires à la médiathèque et qu’elle·il peut voir la lecture comme un moment de plaisir
  • Lien entre la famille et l’école : Peut-être que la famille de la·du jeune que tu accompagnes ne savait pas utiliser Pronote et que tu lui as montré comment faire ? Ou que tu les as accompagné·es à une rencontre dans l’établissement ? Selon l’histoire et la situation de la famille, il est possible qu’elle soit plus ou moins éloignée du  fonctionnement de l’école française, et qu’à ton échelle tu l’as aidée à mieux le comprendre.

 

Mentors et mentoré·s - elles/ils en parlent 🎤

 

Mentoré : « Au début j’étais un peu timide. La qualité que j’aime chez elle c’est qu’elle m’écoute, elle écoute mon avis. »

Etudiant : « On parle un peu de tout, de ce qu’il se passe dans l’actualité, de ce qu’on peut voir à la télé dans les émissions de télé réalité. Maintenant, il montre plus d’intérêt pour la culture, pour la lecture. »

Mentoré : « Au début, on parlait de mon orientation, de la fac, de comment ça se passait les cours, ça m’a donné envie j’avais besoin aussi de savoir tout ce qui allait être dans le futur, mes études futures, ça m’a donné envie de continuer, ça m’a rassuré. Je ne savais pas ce qu’il y a avait au-dessus du collège. C’était la première fois que je rencontrais un étudiant, il n’y en a pas dans mon entourage. »

Etudiante : « Son père était très impliqué dans l’accompagnement. On échangeait, on parlait beaucoup, il m’expliquait ses inquiétudes, il a fait des rendez-vous avec les professeurs. Il m’a expliqué qu’il était un peu perdu. »