Bien démarrer le mentorat
Lien avec la famille de ta/ton mentoré⋅e

Conseils pour ta première rencontre avec la famille de ta/ton mentoré·e

Le mentorat c’est aussi la création d’un lien avec la famille. Lors des séances de mentorat, tu seras régulièrement amené·e à rencontrer et interagir avec la famille de la/du jeune que tu accompagnes, ses parents étant tes interlocuteur·trices privilégié·es. Et si le Jour-J, la rencontre ne se passe pas comme tu l’avais imaginé? Et si les parents ne parlent pas français? Ne t’inquiète pas, voici quelques astuces et conseils pour mieux appréhender ta première rencontre et t’aider à tisser des liens solides avec la famille 😉

D'abord, rappelle toi que les parents ne se sont pas vus imposer l’accompagnement, ils l’ont volontairement accepté voire eux-mêmes demandé. Ils se réjouissent ainsi de ta venue et t’accueilleront avec un grand sourire. 

Garde en tête que que l’image que nous avons de “la famille” n’est pas universelle. Il y a de fortes chances que tu sois amené·e à intervenir auprès d’un enfant dont le schéma familial est différent du tien: famille monoparentale, prépondérance d’une tante, du frère aîné, etc. Dans ce cas, il faut tenter de mettre de côté tout jugement et s’adapter au contexte. Essaye d’identifier la personne dépositaire de l’autorité parentale afin d’en faire ta·ton interlocuteur·trice principale. 

Quelle langue parlent les parents? Même s’ils ne parlent pas français, la communication est toujours possible, il faudra simplement imaginer d’autres moyens pour échanger: l’utilisation de phrases simples (avec les parents qui maîtrisent les bases), de gestes, d'applications de traduction comme google traduction, slatch, etc. Si tu identifies un membre du foyer plus à l’aise avec la langue française, n’hésite pas à lui demander de faire le/la traducteur·trice. Sinon, tant que la discussion ne concerne pas directement le/la mentoré·e, tu peux même lui demander de le faire, cela lui donnera le sentiment d’être valorisé·e. 

Tente de rapidement instaurer des habitudes de discussion avec les parents avec par exemple, un petit moment au début de chaque séance, où vous prenez des nouvelles les un·es des autres. Quant à la fin de la séance, prends 5 minutes pour raconter aux parents ce que vous avez fait, témoigner de l’évolution et des progrès de la/du jeune mentoré·e, cela leur fera toujours plaisir!

Le lien avec la famille va naturellement se créer, il pourra se faire rapidement ou prendre un peu plus de temps. Afin de renforcer rapidement votre affinité, n’hésite pas à impliquer la famille dans les activités que tu organises. Une activité tou·tes ensemble lors de la première ou la deuxième séance permettra de rapidement briser la glace et d'apprendre à vous connaître.

Si le lien ne se crée pas aussi rapidement que tu ne l’imaginais, ne t’inquiète pas, cela ne signifie en aucun cas que la famille ne t'apprécie pas. Au contraire, tu es pour elle un·e interlocuteur·trice, voire un grand frère/une grande sœur pour leur enfant.

 

Rappelle aux parents que tu n’es pas un·e concurrent·te mais un·e partenaire. Tu n’es pas là pour te substituer à leur rôle ou prendre leur place. Vous allez œuvrer ensemble pour parvenir au bon développement de leur enfant et mettre en place des habitudes pérennes qui continueront en-dehors des séances de mentorat et après la fin de l'accompagnement. C’est pour cela qu’il est nécessaire que tu informes les parents des activités que vous réalisez pendant les séances et que, de temps à autres, tu les fasses même participer. 

Prends le temps lors de la première séance de leur réexpliquer ce qu’est le mentorat : ce n’est pas du soutien scolaire ; oui, tu vas aider le/la jeune dans ses devoirs mais pas que. Explique aux parents que le mentorat est un accompagnement global avec une attention particulière portée au/à la jeune et que les sorties et jeux que tu organises ont également une portée ludique et éducative. 

Dès la première rencontre, explique à la famille que tu n’es pas un·e professionnel·le de l’éducation mais simplement un·e engagé·e, un·e bénévole et tente de te tenir à cette posture. Tu n’es pas là et tu n’as pas les compétences pour donner des réponses aux interrogations des parents sur la parentalité ou sur la scolarité de leur enfant. Tu peux par contre les aider à construire leur réflexion !

Evite les préjugés et les généralisations. Par exemple, même s’il est assez fréquent que des familles issues de milieux populaires ne maîtrisent pas les codes scolaires, tu pourras intervenir dans une famille qui les maîtrise parfaitement. Evite également les jugements, si tu trouves que les parents ne s’impliquent pas suffisamment dans la scolarité ou l’éducation de leurs enfants, cela ne signifie généralement pas qu’ils sont “démissionnaires” mais plutôt qu’ils sont dépassés. Ils aimeraient s’investir plus mais leur situation ne le leur permet pas. S’adapter sans juger est ainsi un atout majeur qui te permettra de t’intégrer au mieux dans la famille. 

Attends d’être suffisamment en confiance et que votre lien soit suffisamment consolidé pour aborder avec les parents des points en relation avec le mentorat qui te semblent à améliorer. 

On espère que tu passeras une super année, que ta rencontre avec le/la jeune mentoré·e et sa famille se passeront au mieux et que vous pourrez organiser des activités tous ensemble. Si tu as des doutes, n’hésite pas à revenir vers ta·ton référent·e Afev 😁

 

Marine Schoucair